Recettes santé par les plantes

Vertus des remèdes de grand’mères

Voici maintenant bien longtemps, quand j’étais enfant, ma grand’mère soignait la plupart des maux subis par ma famille avec ce que l’on appelait alors fort justement « des remèdes de grand’mères ». De vieilles recettes naturelles de santé par les plantes, les ingrédients étant fournis par la meilleure des pharmacies locales : la nature.
L’état de notre santé dépendait non seulement d’une hygiène de vie adaptée aux conditions de l’époque (le bio était alors le simple « naturel ») mais également d’une savante distanciation d’avec la médecine allopathique. La consultation d’un médecin relevait quasiment de la condamnation à souffrir davantage ou pire… Et grand’mère disait à qui voulait l’entendre et, mieux, l’écouter qu’il suffisait souvent de savoir bien fréquenter la nature pour bien se porter. Une question d’équilibre relationnel, de symbiose. Selon grand’mère, bien fréquenter la nature voulait simplement dire connaître les plantes et leurs vertus.
Avant de nous quitter, grand’mère nous a légué quelques-unes de ses recettes de santé par les plantes, encore appliquées au sein de notre famille. Bien qu’elles aient été reprises dans divers ouvrages, il m’a paru souhaitable de retenir celles de ces recettes de santé susceptibles d’être remises au goût du jour par la vertu des principales plantes vivant encore en montagne du Haut Languedoc.
Voici donc trois pages de recettes de santé par les plantes dédiées à la mémoire de ma grand’mère, de toutes les grand’mères. Elles ont été celles qui, sages parmi les sages, ont su cultiver et faire fleurir tout un jardin dont la première plante aura été une merveille : l’amour. Puissions-nous rester dignes de la confiance d’alors et pouvoir en faire fructifier l’héritage, ne serait-ce qu’en considérant la nature non pas comme un objet de consommation, un magasin à dévaliser de façon cynique et mortifère, mais comme une alliée dont, quelle qu’en soit notre approche, nous dépendons tous.
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Un contre-poison : les antioxydants

Extrait de l’hebdomadaire Marianne n°961 du 18 au 24 septembre 2015, cette partie de l’important dossier « Notre manifeste contre la malbouffe », traitant des causes et des effets criminels des agissements des salauds et des crétins qui interviennent dans les différentes strates de la chaîne alimentaire :

« …Nous nous sommes intéressés de très près aux avis et prescriptions du professeur David Khayat (…), chef du service de cancérologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie… » Que dit-il ? « Tout d’abord qu’il n’y a, concernant la prévention du cancer, ou des cancers, en l’état actuel des connaissances, aucune règle définitive, mais de fortes probabilités. Que le mécanisme provoquant le stress oxydatif des cellules, éléments déterminants dans le déclenchement de nombreux cancers, peut être lié à une alimentation malheureuse. Et qu’à l’inverse, il existe des pratiques alimentaires heureuses qui rectifient la donne en réduisant les causes. Dans cette immense nébuleuse, les radicaux libres sont le fléau majeur. 

« Que sont les radicaux libres ? En simplifiant à l’extrême, ce sont des éléments produits par nos cellules quand elles « respirent » l’oxygène transporté par le sang depuis nos poumons. Cette « ingestion » d’oxygène provoque une « digestion » dont le résultat est ces radicaux libres, molécules très nocives qui s’accumulent dans la cellule et jouent aux auto-tamponneuses avec les enzymes, les protéines et, plus grave encore, l’ADN dont le filament finit par s’altérer. Ce chaos génère un stress oxydatif de nos gènes, dont celui qui contrôle la multiplication cellulaire, susceptible de se dérégler. C’est là que survient le processus de cancérisation.

« La solution ? Un contrepoison appelé antioxydant, que contiennent certains aliments. Le travail du professeur Khayat porte précisément sur les vertus antioxydantes de ces denrées et leur impact sur les cancers. » Champions toutes catégories des antioxydants : la grenade, l’ail, le curcuma, le thé vert, le brocoli et deux oligoéléments, le sélénium et la quercétine. Leur présentation ci-dessous :

Grenade    Ses graines sont chargées d’anthocyanosides et sa peau recèle de la punicalagine, deux puissants antioxydants dont les effets thérapeutiques ont été scientifiquement vérifiés, notamment sur certains cancers d’origine hormonale. Par le phénomène de l’antiaromatase, sa concentration en flavonoïdes, en anthocyanidines et en acide ellagique inhibe certains processus moléculaires favorisant les métastases.

Ail    Il joue un rôle avéré contre le développement des tumeurs gourmandes auxquelles il coupe les vivres et qu’il pousse au suicide (apoptose). La substance concernées est l’allicine, une vraie machine anticancéreuse qui demande toutefois à le pas être surchauffée pour garder ses vertus. Son action principale porte sur la stimulation du système immunitaire dans sa lutte contre les cellules sournoises qui se « déguisent » pour échapper à la surveillance des globules blancs chargés de les éliminer.

Brocoli    L’un des composants du brocoli est l’isothiocyanate, dérivé de la glucoraphanine, qui doit être transformée en produit actif pour agir sur une tumeur. Or, le brocoli contient de la myrosinane, l’enzyme qui permet cette transformation. De cette combinaison naît le sulforaphane qui, lui aussi et de façon plus insidieuse, déjoue les agressions des substances cancérigènes extérieures à l’organisme (toxines, pollution, agents chimiques) en bloquant les mauvais enzymes et stoppe la prolifération cellulaire en empêchant l’oncogenèse, parfois jusqu’à l’apoptose. Éviter l’excès de cuisson et la congélation qui annulent ses vertus.

Curcuma    Formidable agent de lutte contre le cancer, le curcuma a une faiblesse, sa fragilité. Il disparaît rapidement après son absorption s’il n’est pas aidé par un composé annexe. En l’occurrence, le poivre noir dont la pipérine multiplie par 2 000 la capacité d’action de la curcumine. Dans cette association, le curcuma empêche la division des cellules malignes, donc leur prolifération. Il bloque également leur approvisionnement par les vaisseaux sanguins qu’elles détournent à leur avantage. Son efficacité sur des cancers comme le myélome (moelle osseuse) est fulgurante. En association avec certaines chimiothérapies, elle décuple leurs effets. Côté préventif, la curcumine agit sur différentes pathologies précancéreuses du côlon, de la vessie, de l’utérus et de l’estomac.

Thé vert    L’antioxydant par excellence, grâce à la catéchine, une molécule qui bloque la fabrication des chromosomes de la cellule maligne mère et, surtout, qui asphyxie la tumeur en bloquant l’angiogénèse, processus d’extension des vaisseaux sanguins dont elle a besoin pour se développer. La dernière recherche réalisée sur la catéchine du thé vert montre, après six mois de traitement, comment 31% des patients atteints d’une leucémie lymphoïque chronique voyaient leur mal enrayé.

Sélénium    Il favorise la neutralisation active des radicaux libres à l’intérieur de nos cellules jusqu’à inhibition de leur stress oxydatif. Dans la chaîne alimentaire, on le trouve dans le thon frais et non pollué (!), la noix du Brésil, les pâtes au blé complet et certains abats non pollués également… Sinon, et c’est plus sûr, en complément alimentaire.

Quercétine    Il s’agit d’un flavonoïde, molécule organique végétale générée par le métabolisme des plantes et variantes des polyphénols que l’on trouve dans le raisin. Des études sont en cours pour tenter de vérifier qu’il puisse s’agir de l’antioxydant le plus complet, le plus puissant et le plus actif. La quercétine réunirait à elle seule toutes les vertus des aliments précités. On la trouve essentiellement dans les câpres, l’oignon rouge et le vin rouge naturel ou bio (madiran et irouléguy notamment).

Recettes santé par les plantes. Aubépine
Aubépine

Bouillon blanc

Affections de la gorge, asthme, bronchite, engelure, hémorroïdes, panaris, refroidissement, toux sèche…

Verbascum thapsus   Molène, bonhomme, herbe à bonhomme, grand chandelier, cierge de Notre-Dame, bouillon ailé, herbe de Saint-Pierre, oreille de Saint-Cloud, queue de loup.

Les recettes actuelles de bouillon blanc ont pour base les fleurs (récoltées par temps sec, au fur et à mesure qu’elles s’épanouissent – car elles tombent rapidement – séchées le plus vite possible à l’ombre afin de les empêcher de virer au brun) et les feuilles, fraîches ou séchées. Principales propriétés des fleurs de bouillon blanc : calmantes, adoucissantes, pectorales.

Infusion     Réalisée avec 3 g de fleurs séchées pour 100 g d’eau (à prendre 3 ou 4 fois par jour), l’infusion de bouillon blanc a une saveur agréable et sucrée. Les pétales contiennent jusqu’à 10% de glucose.

  • Elle est indiquée contre la bronchite, les rhumes tenaces, l’asthme, les refroidissements, la toux sèche. Elle est adoucissante, calmante – parce que légèrement narcotique . Elle facilite l’expectoration et est également sudorifique.
  • Certaines personnes la conseillent même en cas de gastro-entérite, de maux de reins et de vessie en raison de son action diurétique mais, surtout, de l’effet bénéfique qu’elle exerce « dans tous les états inflammatoires de nos viscères ».

Décoction de fleurs et de feuilles    (30 g pour 1 litre d’eau, à faire bouillir 3 à 4 minutes)à utiliser en gargarismes toutes les demi-heures est salutaire contre les affections de la gorge et plus spécialement les enrouements.

Décoction de feuilles fraîches    (100 g bouillies 5 minutes dans 1 litre de lait) utilisée en cataplasme sur les panaris, clous, anthrax, ulcères, hémorroïdes, engelures. Elle apporte un soulagement immédiat et accélère l’évacuation du pus. Il est recommandé de faire boire le lait au patient car il constitue un bon dépuratif.

Décoction dans de l’eau    Les feuilles fraîches agissent en lotions ou compresses sur les dartres, les brûlures et les ulcères douloureux. Séchées, elles peuvent remplacer le tabac et sont fumées par les asthmatiques qu’elles soulagent.

Huile    Une partie de fleurs fraîches de bouillon blanc pour deux parties d’huile d’olive. Faire macérer à feu doux puis cuire jusqu’à consomption de l’humidité, passer en exprimant et mettre dans un flacon bien bouché. S’utilise en lotions ou frictions légères contre les hémorroïdes et les engelures.

Recommandation importante    Il est indispensable de toujours passer infusion et décoctions de bouillon blanc sur un linge très fin pour éliminer les poils minuscules qui recouvrent toute la plante (fleurs et feuilles). L’absence de cette précaution provoquerait une irritation de la gorge.

Bouleau

Affections cutanées, boutons, couperose, dartres, eczéma, embarras vessie, hydropisie, obésité, rhumatismes…

Betula alba   Biole, boule, bois néphrétique d’Europe, bouillard, bouillon, arbre de la sagesse, sceptre des maîtres d’école.

Aucun arbre n’a rendu autant de services à l’homme que le bouleau. On en a fait des jantes de roues, des arceaux pour les futailles, des sabots, des balais et des verges (à l’école). Sa sève a remplacé le sucre et servi à préparer du vin. Avec son écorce, on a couvert des cabanes, fabriqué des corbeilles, des cordes, des chaussures tressées, des filets, des bouteilles, des assiettes, des torches. On en a extrait une huile utilisée pour le tannage. On en a fait de la bière et une pâte alimentaire que certaines populations de Russie mélangeaient au caviar. La peau très fine et résistante tirée de l’écorce a longtemps servi de parchemin ou de papier. Propriétés : dépuratif, antidartreux.

Eau de bouleau    Au printemps, avant le développement des feuilles, percer un trou dans le tronc des jeunes bouleaux en pleine croissance avec une petite vrille et y enfoncer une paille par laquelle s’écoulera la sève à recueillir dans un récipient couvert d’un linge pour empêcher insectes et poussières d’y tomber. Pour ne pas épuiser l’arbre, ne pas prolonger cette extraction plus de deux ou trois jours et boucher ensuite le trou avec une cheville de bois. Assurer la bonne conservation du liquide soit en le stérilisant, soit en mettant 4 à 6 clous de girofle et un peu de cannelle dans chaque bouteille.

  • Cette eau se prend à la dose de 4 à 6 cuillerées par jour. À utiliser contre les maladies de la peau, les boutons, dartres, couperoses, les affections rhumatismales, les reliquats de goutte, les embarras de la vessie.

Vin de bouleau    Lorsqu’on en a suffisamment, c’est avec l’eau de bouleau qu’on fabrique un vin pétillant et sucré qui évoque le champagne. On met la sève dans un petit tonneau, on y ajoute du miel, des raisins secs et quelques aromates (sauge, thym, cannelle par exemple) et on laisse fermenter, bien fermé, pendant 1 mois. On soutire et on met en bouteilles capsulées.

Décoction de feuilles séchées    Cueillir les feuilles au printemps et les faire sécher à l’ombre. Préparation : 30 à 60 g de feuilles séchées pour 1 litre d’eau. Faire bouillir doucement 2 à 3 minutes puis retirer du feu. Quand la température est descendue aux environs de 40°, ajouter une pincée de bicarbonate de soude qui facilite la dissolution des principes actifs. Laisser infuser plusieurs heures.

  • À la dose de 4 ou 5 tasses par jour entre les repas, cette boisson est indiquée contre les maladies de la peau, l’albuminurie, l’hydropisie, l’obésité par rétention d’eau, la goutte, les rhumatismes, les calculs rénaux et biliaires, les œdèmes cardio-rénaux.
  • Elle s’applique aussi en lotions et compresses désinfectantes sur les affections cutanées (dartres, eczéma, boutons, etc…) et les taches du visage.

Décoction d’écorce     Mettre 30 à 60 g d’écorce de bouleau dans 1 litre de vin blanc ou d’eau. Faire bouillir 5 minutes et infuser au moins autant. Un petit verre matin et soir est conseillé dans les fièvres intermittentes.

Recettes santé par les plantes. Bruyère
Bruyère
Recettes santé par les plantes. Buis
Buis

Chêne

Amygdalite, escarres, gelure, hémorroïdes, hernie, gorge, métrite, règles, saignements de nez, transpiration…

Quercus robur   Chêne rouvre, chêne mâle, rouvre, quesne, roi des forêts.

Pouvant atteindre 40 m de haut et 7 m de circonférence, ayant une longévité exceptionnelle (plus de 2 000 ans), le chêne a été longtemps considéré comme un arbre sacré. Écorce, feuilles et glands sont utilisés dans les campagnes pour leurs vertus astringentes et toniques dues à leur richesse en tanin. Outre le tanin, l’écorce du chêne contient de la potasse et de la chaux.

Décoctions    L’écorce de chêne se récolte au printemps sur les rameaux de 4 ou 5 ans et se fait sécher au soleil ou à l’ombre dans un courant d’air. Coupée en morceaux, en mettre 80 à 100 g dans 1 litre d’eau et faire bouillir 10 minutes.

S’emploie en gargarismes et bains de bouche contre les inflammations de la gorge (pharyngite, amygdalite) et des muqueuses buccales, en injections pour le traitement des métrites, fibromes utérins et leucorrhées, en bains chauds et prolongés (20 à 30 minutes) contre les engelures, la transpiration excessive et les gelures, en compresse sur les hernies, les glandes enflammées et les hémorroïdes.

Moulue et réduite en une poudre fine appelée « tan », elle arrête – prisée comme du tabac – les saignements de nez. Saupoudrée sur le drap, elle cicatrise les escarres des malades qui s’entament par un séjour trop prolongé au lit. Enfin, à raison de 2 à 3 g de poudre dans une cuillerée à soupe de miel le matin à jeun, l’écorce de ces rameaux de chêne est conseillée contre les règles trop abondantes ou prolongées.

Cueillies au printemps et séchées, les jeunes feuilles de chêne en décoction (30 g pour 1 litre d’eau – ou 20 g plus 10 g d’un mélange à parts égales de centaurée et d’absinthe – à faire bouillir quelques minutes puis laisser infuser 10 minutes et prendre à raison d’une tasse par jour, sucrée au miel) sont indiquées aux personnes faibles, aux tuberculeux et en cas de dysenterie. Associées à la feuille d’ortie blanche, à l’eucalyptus (10 g de chaque pour un litre d’eau ou de vin, toujours en décoction), elles s’emploient contre les pertes blanches à la dose d’un verre à bordeaux avant les repas.

Recettes santé par les plantes. Chèvrefeuille
Chèvrefeuille

Aubépine

Albuminurie, angine, calculs, couperose, diarrhée, dysenterie, équilibre du système nerveux, maux de gorge.

Crataegus oxyacantha Épine blanche, blanche épine, épine de mai, noble épine, mai, sable épine.

Les Anciens utilisaient l’aubépine pour lutter contre la goutte, la pleurésie, les vertiges, l’insomnie et les angoisses. En effet, ses composants chimiques sont antispasmodiques, calmants, diurétiques. Ils constituent surtout un remarquable régulateur de la tension artérielle, un précieux toni-cardiaque ayant d’excellents effets sédatifs sur le système cardio-vasculaire (palpitations, angine de poitrine).

Infusion    Chaque fois qu’il s’agit de combattre les symptômes énumérés ci-dessus, de rétablir l’équilibre du système nerveux sympathique et para-sympathique dont le bon fonctionnement de tous nos organes et notre repos, utiliser une infusion.

  • Une bonne cuillère à café par tasse de fleurs ou de pétales d’aubépine deux à trois fois par jour. Pour les récolter, pendant la floraison secouer les branches au-dessus d’une toile.

Cette infusion a aussi une action sur l’angine simple et passe pour la faire avorter si elle est prise dès les premiers symptômes.

Décoction    Récoltés en septembre-octobre puis séchés au soleil ou dans un four à basse température, les fruits rouges de l’aubépine sont à concasser au moment de l’utilisation.

  • Contre certaines formes d’albuminurie : 10 g pour 1 litre d’eau, à boire en deux jours. Contre la diarrhée, la dysenterie et les calculs : 20 à 30 g par litre.
  • Contre les maux de gorges et les angines : 50 g pour 1 litre d’eau, à prendre en gargarismes avec du miel.
  • La décoction de fleurs et de fruits d’aubépine (20 g pour ½ litre d’eau) s’utilise en lotion contre les rougeurs du visage et la couperose.
Recettes santé par les plantes. Bouillon blanc
Bouillon blanc

Recette du sirop de bouillon blanc

Préparation et cuisson 40 minutes  ingrédients 1 plein bol de fleurs de bouillon blanc, 1 litre d’eau bouillante, 1 kg de sucre par litre de jus de macération.

Laver et sécher les fleurs de bouillon blanc. Les mettre dans un grand saladier et y verser l’eau bouillante. Laisser reposer pendant 10 mn. Passer l’infusion. Ajouter le poids de sucre équivalent au litrage de l’eau recueillie. Faire bouillir pendant 10 mn en écumant. Laisser refroidir puis embouteiller à froid.

Recettes santé par les plantes. Bouleau
Bouleau

Bruyère

Albuminurie, affections des voies urinaires, appétit, cystite, goutte, gravelle, prostate, rhumatismes…

Erica vulgaris   Bregotte, brégère, bucane.

Si l’on peut douter de sa vertu de briser ou dissoudre la pierre de la vessie qu’indique son nom latin (erica est dérivé d’un mot grec qui veut dire « briser »), il est certain que la bruyère exerce un rôle indiscutable sur les voies urinaires tant par ses propriétés antiseptiques, apéritives que diurétiques.

Décoction    Faire sécher les sommités fleuries de bruyère (toujours à l’ombre et dans un endroit aéré).

  • Pour la décoction : 30 à 40 g pour 1 litre d’eau. Faire bouillir jusqu’à réduction d’un tiers puis boire par tasses en 24 heures.
  • On l’emploie avec succès contre la néphrite, la cystite des prostatiques ou la cystite avec micro-pus, également contre la gravelle, l’albuminurie. Elle a enfin le mérite de donner de l’appétit.

Bain    Les bains de sommités fleuries de bruyère sont propres à relever le tonus musculaire. Pris plusieurs fois par semaine, ils sont conseillés aux goutteux, paralytiques et rhumatisants.

Buis

Affections grippales, goutte, maladies cutanées, œdème, paresse du foie, pellicules, rhumatismes, voies urinaires.

Buxus sempervirens   Buis bénit, buis toujours vert, guézette.

Originaire de Perse, le buis n’a pas beaucoup retenu l’attention des Anciens qui lui reconnaissaient des vertus sudorifiques et dépuratives mais se préoccupaient surtout de son influence fâcheuse, disant notamment qu’il était fort dangereux pour le cerveau de dormir sous cet arbuste… Ils en vantaient cependant les vertus pour teindre les cheveux… Car les feuilles de buis permettent de lutter contre la calvitie !

Décoctions    Râper 30 g de racine ou de bois de buis pour 1 litre d’eau. Faire bouillir jusqu’à réduction de la moitié, sucrer avec du miel et boire en trois doses dans la journée. Excellent fébrifuge, spécialement conseillé aux personnes réfractaires au quinquina.

Forte action sudorifique et diurétique et effets cholagogues incontestables. Indiqué au début des affections grippales, en cas de paresse du foie, de troubles fonctionnels des voies urinaires, pour les rhumatismes, la goutte, l’œdème et les maladies de la peau.

Faute de racines fraîches, employer les feuilles et les sommités de tiges séchées en les concassant en petits morceaux : 40 à 50 g pour 1 litre d’eau, faire bouillir 5 à 10 minutes et laisser infuser une demi-heure puis sucrer avec du miel. Prendre 4 à 5 tasses par jour entre les repas. Cette décoction est également purgative.

Lotion    Le buis a une action bénéfique sur le cuir chevelu, sous forme de friction quotidienne avec la lotion suivante : pendant 10 à 15 jours, faire macérer 50 g de feuilles fraîches finement hachées dans un demi-litre d’alcool à 45° (ou du marc ou du rhum), filtrer ensuite et ajouter éventuellement un peu d’essence parfumée naturelle (lavande, romarin). Très bon remède contre les pellicules.

Recettes santé par les plantes. Chêne
Chêne

Chèvrefeuille

Affections du foie, angine, asthme, catarrhe, calcul des reins, colibacille, coqueluche, goutte, staphylocoque, toux…

Lonicera periclymenum   Périclymène, saute-buisson, herbe de la Pentecôte, fleur de miel, herbe de chèvre.

En 1837, un éminent savant constatait que « les médecins ont laissé le chèvrefeuille dans les buissons et ils ont bien fait. Heureux les malades qui peuvent, quand vient leur convalescence, aller respirer son doux parfum dans quelque joli paysage ! La pureté de l’air, les émanations balsamiques des fleurs sont aussi de fort bons remèdes ». Aujourd’hui, on pourrait dire « que les paysans ont continué à se servir du chèvrefeuille et qu’ils ont bien fait ». En effet, le chèvrefeuille se signale par sa richesse en acide salicylique, élément essentiel de nombreuses spécialités pharmaceutiques dont, notamment, l’aspirine. La puissance de ses substances antibiotiques sont également actives contre le colibacille et le staphylocoque.

Infusions    Avec les feuilles Récoltées avant la floraison puis séchées, les feuilles de chèvrefeuille font une infusion (10 g pour 1 litre d’eau, laisser infuser une dizaine de minutes) contre les calculs des reins et les ennuis intestinaux. Elle s’emploie aussi en gargarisme contre l’angine.

  • Avec les fleurs Récoltées au moment de leur plein épanouissement et séchées à l’ombre, les fleurs de chèvrefeuille font une infusion (10 à 15 g pour 1 litre d’eau, laisser infuser 10 minutes puis prendre à raison de 2 à 3 tasses par jour) qui agit sur les bronches (toux, asthme, catarrhe) et également comme antispasmodique.
  • Associées aux fleurs de pêcher (3 g de chaque espèce en infusion pour 1 tasse d’eau bouillante), elles sont conseillées pour la toux des enfants. La coqueluche, notamment.

Décoction    Avec l’écorce et la racine L’écorce doit être récoltée au printemps, la racine récoltée à l’automne. On confectionne une décoction (20 à 30 g de drogue pour 1 litre d’eau, faire bouillir 3 à 4 minutes, laisser infuser 10 minutes et prendre une tasse avant les repas) qui est tonique, diurétique (goutte) et cholagogue (affection du foie).

Recettes santé par les plantes. Chicorée sauvage
Chicorée sauvage

Chicorée sauvage

Anémie, appétit, arthrite, constipation, dermatose, diabète, hydropisie, infections urinaires, troubles hépatiques, surmenage, troubles digestifs…

Cichorium intybus   Chicorée amère, cheveux de paysan, écoubette, yeux de chat, herbe à café, laideron.

La chicorée est, par excellence, l’amie du foie et nous aurions tort de la négliger à l’état sauvage (allure squelettique avec des tiges raides et anguleuses…) alors que nous l’apprécions sous sa forme cultivée : barbe-de-capucin, chicorée frisée, scarole et endive. Les feuilles de la chicorée sauvage ont une action excellente sur le foie en empêchant les calculs hépatiques. Elles contiennent fer, chaux, potasse et sodium.

Infusions    Avec des feuilles récoltées au moment de la floraison puis séchées à l’ombre : 10 à 15 g pour 1 litre d’eau, porter à ébullition et infuser 10 minutes, à boire à volonté pendant les repas pour les personnes souffrant de maladies de la peau.

  • En cas de jaunisse, faire bouillir pendant 5 minutes 30 à 40 g de plante (feuilles, tiges, racines) pour 1 litre d’eau puis passer à travers un linge fin. Servir à raison de 3 verres à porto par jour. Avant chaque verre, manger une feuille de sauge. Répéter 3 jours de suite.

Décoction   On utilise la plante entière, y compris la racine, fraîche ou séchée à l’ombre, récoltée au moment de la floraison. Calculer 15 à 30 g pour 1 litre d’eau, faire bouillir 5 minutes puis infuser 10 à 15 minutes. Prendre 3 tasses par jour avant les repas. Cette décoction ouvre l’appétit, combat l’anémie, stimule l’estomac et l’intestin, purifie le sang, le foie, la rate et les reins. Elle fait le ménage dans l’organisme et lui redonne une nouvelle vigueur.

Elle est recommandée aux personnes qui souffrent de troubles digestifs (lourdeurs et douleurs après les repas, constipation chronique…), aux surmenés, aux victimes d’infections urinaires, aux diabétiques (elle fait baisser le taux de sucre), dans les cas d’hydropisie, de goutte, d’arthritisme, de dermatose (boutons, eczéma…) provenant d’une mauvaise élimination des déchets cellulaires, et, surtout, dans les cas d’ennuis d’origine hépatique (congestion, calculs, jaunisse, insuffisance biliaire).

L'herboristerie mise en danger par la finance et l'industrie pharmaceutique

Le métier d’herboriste a été reconnu pour la première fois en France en janvier 1312. Durant l’empire, Fourcroy (chimiste) veut rénover la profession d’apothicaire et ouvrir leur monopole mais n’y parvient pas. Au XIXe siècle, avec l’apparition des vaccins et d’un grand nombre de médicaments de synthèse, l’herboristerie recule, souvent présentée comme désuète et associée à une civilisation paysanne jugée dépassée, au profit de l’industrie pharmaceutique. Certains médecins continuent pourtant à défendre la médecine des simples et les savoirs traditionnels, comme François-Joseph Cazin, par exemple, dans le nord de la France en 1917.

Puis, dans les années 1970, alors que les maladies infectieuses (que les pastoriens et autres hygiénistes pensaient pouvoir faire disparaitre au XXe siècle) persistent, l’herboristerie suscite un regain d’intérêt vers les plantes et les savoir-faire ethnobotaniques (repéré dans les années 1980 par une mission du ministère de la Culture). Des enseignements non-diplômants renaissent, mais le métier n’est toujours pas officiellement reconnu et enseigné : Alors qu’il existait encore en France environ 4 à 5 000 herboristes (souvent des femmes, non représentées et non défendues politiquement), aucun diplôme officiel d’herboriste n’a été délivré depuis la loi du qui organise, en France, l’industrialisation de la pharmacie, et transforme (sur le modèle allemand) le marché de manière à permettre à la finance d’entrer dans le capital de ce secteur de la pharmacie.

C’est Philippe Pétain (régime de Vichy) qui supprime le diplôme, répondant ainsi à une demande déjà ancienne de certains pharmaciens et de l’industrie pharmaceutique. Le métier a, de fait, ensuite pratiquement disparu en France. De 4 500 herboristeries existant encore en 1941, il n’en reste qu’une dizaine, la plus ancienne étant la pharmacie herboristerie du Père Blaize à Marseille, fondée en 1815. Cette situation contraste fortement avec celles de l’Allemagne et de l’Italie, on l’on compte plusieurs milliers d’herboristes.

Quelques herboristeries continuent à vendre des plantes médicinales au nom des derniers titulaires du diplôme d’herboriste et quelques coopératives ont pu s’en saisir. Légalement, seuls les pharmaciens ont le droit de vendre les plantes présentées selon leurs propriétés médicinales. Une tolérance existe cependant pour les personnes travaillant avec les herboristes diplômés, même si, en réalité, les herboristes n’exercent plus depuis longtemps…

L’une des dernières représentations officielles des herboristes en France a consisté à représenter l’herboristerie à l’office interprofessionnel des plantes à parfum, aromatiques et médicinales, lors de sa création en 1984. Le travail des plantes est de plus en plus encadré par des lois et des directives européennes, difficiles à appliquer au niveau artisanal avec des plantes qui sont des organismes vivants non standardisés.

Les plantes n’étant pas brevetables, il y a eu peu d’études concernant les avantages et les risques de leur utilisation. L’empirisme a encore de l’importance. La menthe et certaines lavandes sont encore très utilisées, mais souvent comme source d’arômes ou d’huiles essentielles. Thierry Thévenin, producteur-cueilleur de plantes médicinales, porte-parole du syndicat « Simples », syndicat des producteurs-cueilleurs de plantes médicinales, aromatiques, alimentaires, cosmétiques et tinctoriales, fait remarquer que la réglementation rend paradoxalement plus facile la vente et labellisation « bio » d’huiles essentielles dans le domaine alimentaire (ou l’aromathérapie) plutôt que dans le domaine pharmaceutique. Il note aussi qu’un règlement européen sur les additifs pour l’appétence de la nourriture animale a interdit des extraits de plantes qui n’existent pas et des produits tels que le cynorhodon, fruit le plus riche en vitamine C, spontanément consommé par les animaux dans la nature…

Un diplôme universitaire de phytothérapie (Dumenat) réservé aux médecins, pharmaciens et vétérinaires existe à la faculté de médecine Paris XIII mais semble menacé de disparaître. Une formation validée par un diplôme universitaire en « Plantes médicinales, phytothérapie et aromathérapie » (Desiu) a été créée en 2013 à l’université d’Aix-Marseille en partenariat avec l’université Claude Bernard Lyon 1. Ce cursus est dirigé par le professeur Evelyne Ollivier.

En France, cent quarante-cinq plantes médicinales peuvent toutefois être vendues par des personnes autres que les pharmaciens depuis un décret en 2008.

D’après Wikipédia

Recettes santé par les plantes page 2 :
Liste des recettes

Chiendent, chou, coquelicot, églantier, framboisier, frêne, genévrier.

Recettes santé par les plantes page 3 :
Liste des recettes

Houx, lierre grimpant, mauve, millepertuis, muguet, myrtille, ortie, pensée sauvage.

Recettes santé par les plantes page 4 :
Liste des recettes

Pissenlit, plantain, primevère, reine des près, ronce, saule, sureau.

Alain Mérit

Berger des Abeilles

Miels, pollen, gelée royale, propolis…
Fabrication de nougats, pains de douceur aux épices, gâteaux, hydromel…
Apithérapie